Les « pratiques narratives » à disposition des coaches depuis de nombreuses années en France peuvent également produire d’excellents résultats sur la créativité des équipes.
Nées en Australie, initiées par Michael White et David Epston, les pratiques narratives sont introduites en France au début des années 2000 par Nicolas De Beer et Isabelle Laplante.
Michael White vient alors du travail social. Au cours de ses séances il amène les participants à se dégager de l’histoire qui s’impose à eux en composant progressivement un nouveau récit. En réhabilitant certains des événements de leur vie, le thérapeute leur permet d’effectuer des mises à jour venant consolider progressivement de nouvelles fondations sur lesquelles les patients peuvent s’appuyer dans les situations difficiles. En requalifiant leur identité par la narration, ils peuvent envisager autrement leurs intentions et engagements, leurs espoirs et rêves, leurs croyances et éthiques…
De la thérapie au coaching
Le coach en entreprise poursuit cette approche et permet au bénéficiaire de l’accompagnement en « approche narrative » de reprendre son allant personnel et professionnel, de passer des injonctions aux initiatives de vie, d’aller du sentiment d’échec à la reformation de son éthique.
Les pratiques narratives ne sont pas du « storytelling ». Elles se situent au contraire quelque part aux antipodes d’un monde qui aurait deux pôles « récit de vie » et « fiction ». Le storytelling produit une fiction et ambitionne d’inventer ou de réinventer les origines (nous savons que les Frères Hatt ont créé les Brasseries Kronenbourg en 1664, nous savons également qu’il s’agit d’un récit au service de la communication de la marque qui sera créée en 1947). L’approche narrative vise à une réappropriation du récit, un récit formé d’éléments effectivement constitutifs de la vie du ou des récitant(s), afin de former une histoire alternative et ouverte sur de nouvelles possibilités.
Du coaching à la créativité de groupe
Et c’est justement dans cette alternative ouverte que tient le potentiel créatif de cette approche. Les créativités individuelles se font écho, se répondent et s’enrichissent. Celle du groupe ou de l’équipe libère de nouvelles options en se dégageant de la pression normative, en faisant appel à des bribes d’histoires oubliées et pourtant porteuses de succès.
Le rôle du facilitateur narratif au cours de ces séances de créativité consiste à aider à l’élaboration de l’autre histoire, celle sur laquelle le groupe va pouvoir s’appuyer pour aller de l’avant.
Mais pour quoi, pour qui ?
Déclinées dans nos entreprises et organisations, animées par un ou plusieurs facilitateurs, ces sessions de travail en groupe sont des outils de créativité au service :
- de nouveaux modes de gouvernances
- de l’innovation sociale
- du développement d’initiatives en situations bloquées
- de la fluidité relationnelle
- de visions partagées
Cela fonctionne à tous les étages des organisations. Ce sont souvent les Ressources Humaines et les Bureaux d’études qui marquent leur intérêt en premier. On constate pourtant aussi de belles avancées au sein d’unités de production.
En savoir + sur les pratiques narratives : www.pratiquesnarratives.com